samedi 4 décembre 2010

La gare Soarana de Tana, une centenaire rajeunie




C'est l'architecte français Fouchard qui est à l'origine de ce monument emblématique du quartier d'Analakely. Il l'a dessiné un peu sur le modèle des gares de province françaises. Sa construction a duré deux ans, de 1908 à 1910, sur un terrain de remblayage, à l'emplacement d'une fontaine (soarana = bonne eau). Le premier train, en provenance d'Anvorano, au Nord de Brickaville, pénètrera en gare de Tana le 1er octobre 1909 : la côte Est était enfin reliée à la capitale et la bataille du rail gagnée.

Le bâtiment, construit en granit et en briques, d'une surface au sol de 1260 m² sur 15 m de hauteur, repose sur des fondations de pierre de 7 m de profondeur et sur une dalle constituée de béton et d'un maillage de poutres métalliques.

La réhabilitation de la gare s'est achevée en 2009 et désormais son hall, où sont installées quelques boutiques de luxe - inaccessibles évidemment aux porte-feuilles de la plupart des Tananariviens - accueille régulièrement diverses expositions artistiques.


Les trains se sont fait très rares dans cette gare, excepté un trafic marchandises en direction de Tamatave et d'Antsirabe et les trains touristiques (la micheline sur pneumatiques qui dessert certains week-ends Andasibe et le "Trans Lemurie Express" qu'affrète certains week-ends l'Office du Tourisme pour des excursions). La société Madarail qui gère et exploite le réseau ferré a cependant encore bien d'autres projets en vue..



samedi 16 octobre 2010

Lieux de culte traditionnel (Doany) dans l'Ampandrana.....






"Un des aspects les plus intéressants des croyances malgaches est la persistance des cultes traditionnels (Doany), malgré l'appartenance de leurs fidèles au christianisme". Ces cultes se déroulent en certains lieux, autour d'une pierre, d'un arbre, d'une source, considérés comme sacrés, souvent réputés comme sacrés, souvent connus pour abriter des "Vazimba" ou les mânes d'ancêtres.
C'est là qu'à diverses périodes, des sacrifices ont lieu "le sang ou la graisse d'une volaille servant à oindre la pierre, par exemple", des offrandes sont déposées (miel, fruits, pièces de monnaie...), "des danses et des chants accompagnés de gestes et de postures empruntés aux religions s'y déroulent...".
Les environs immédiats d'Antananarivo recèlent un assez grand nombre de lieux de culte traditionnel.

samedi 9 octobre 2010

Le popo à kaka-Pipi sur Tana


"Milles excuses d’aborder un sujet aussi trivial, mais après tout, cela fait partie de la vie, non ? Et, en fait, le sujet semble beaucoup moins tabou à Madagascar qu’il ne l’est dans bien d’autres pays. Et cela présente au moins un avantage : la fréquence des toilettes publiques, aussi bien à Tana qu’en province. Des toilettes publiques qui sont toujours payantes, et dont le prix varie selon la nature de ce qui s’y passe : en règle générale, un écriteau affiche noir sur blanc les tarifs : pipi : 50 ariary, caca : 100 ariary. Ce qui soulève pour moi une interrogation : pour les hommes, ok, mais pour les femmes, comment savent-ils ? C’est un sujet sur lequel ils n’ont que la bonne foi de la cliente (du moins j’espère !)."tiré d'un quotidien malgache

mercredi 6 octobre 2010

Voyage à Madagascar... via Blois

Ce blog bien silencieux depuis près de 3 mois se réveille... Entre temps, la blogueuse s'est baladé entre Provence, Savoie et Touraine. C'est à Blois que Madagascar l'a rattrapée, précisément chez ce libraire-cafetier au sourire heureux...

Ne pas manquer de rendre visite à sa librairie-bar "Liber-thés", si d'aventure, cher lecteur hypothétique de ces lignes, vous passez dans le coin (c'est dans la grande avenue qui prolonge vers le sud le pont principal sur la Loire, le quartier s'appelle Vienne). Nul doute que vous serez reçu chaleureusement, que vous pourrez y siroter votre boisson préférée, voire y grignoter quelque pâtisserie, et dénicher un livre intéressant. Plus de place dans vos bagages ? Aucune excuse. Vous ferez comme nous : un paquet avec tous vos achats déposé au bureau de poste tout proche, d'ailleurs les postières y sont charmantes et très serviables

Notre découverte ? Le célèbre ouvrage de Louis Catat "Voyage à Madagascar". Qui était Louis Catat ? Chargé d'une mission scientifique, le Dr Louis Catat débarque à Madagascar en mars 1889. Il y restera jusqu'à la fin de l'année suivante pour «élucider certains faits géographiques, augmenter dans la mesure du possible les données souvent incomplètes que nous possédions sur les différentes branches des sciences physiques et naturelles, étudier les peuplades malgaches, leurs coutumes, leurs usages, et, d'une manière générale, faire connaître cette grande île.» Mission menée à bien dans un périple d'environ 8000 kilomètres en trois grands voyages. Le premier dans le centre du pays. Puis vers l'est par la « route de Radama », le nord et l'ouest en traversant l'île dans toute sa largeur jusqu'à Majunga. Enfin, vers le sud et le sud-est. Son récit est un des plus importants de tous les voyageurs européens du 19e siècle.

Si vous n'avez pas la chance de disposer comme moi de ce beau livre, rien de plus facile pour le lire puisqu'on le trouve numérisé par la Bibliothèque Malgache ici (merci Pierre Maury !)


vendredi 23 juillet 2010

Balade dans les vergers

 
C'est la saison des mandarines, les arbres sont encore chargés de fruits (marqués de peinture de couleurs différentes selon les propriétaires, de quoi décourager les voleurs). 


Et dans ce pays où la vie est bien dure, pas un petit morceau de terre n'est perdu pour les cultures...


jeudi 22 juillet 2010

Un peu de développement durable

Voici l'emballage le plus écolo que je connaisse. Les matériaux : du papier journal, de la colle , et du raphia pour les anses. Le résultat : très chic, autrement plus classe que les horribles sacs en plastique qui pullulent et polluent à Tana.
Ce sac peut supporter un poids de 5 kgs, et en prime on a les mots croisés et les mots fléchés. Si c'est pas du recyclage ça !
Ce blog ne s'intéressant pas au shopping, le contenu du sac restera donc secret... j'indique seulement qu'il vient d'ici.


jeudi 15 juillet 2010

14 juillet en plein hiver austral


Du champagne bien sûr mais aussi des uniformes, des élégantes, du fromage, des hymnes nationaux, des personnalités, des chapeaux, des fourrures, de la foule... Il y avait tout cela à Tana pour célébrer le 14 juillet à la Résidence de France... et un discours musclé de l'Ambassadeur

lundi 10 mai 2010

Des éléphants à Madagascar ?

Lecture intéressante aujourd'hui de la traduction française de l'ouvrage allemand de Hieronymus Megiser "Description véridique, approfondie et détaillée de l'ile de Madagascar" paru en Allemagne en 1609 et publié en version trilingue (reprint du texte allemand + traductions française et malgache) en 1997 par la Société Malgache d'Edition.
On y apprend des tas de choses intéressantes. En voici un extrait :
"L'Ile Saint- Laurent (Madagascar) est un pays très riche et fertile, béni du ciel par toutes sortes d'aliments ; c'est ainsi qu'elle ne manque pas non plus de viande et d'animaux de toutes sortes et de tous genres comme les animaux domestiques, les boeufs, les chèvres, les moutons ainsi que des gibiers, des cerfs, des lièvres, des sangliers, de même des oiseaux, des poules, des canards ainsi que des poissons. On trouve alors chez eux de nombreux animaux exotiques qui sont inconnus chez nous. Et d'abord ils ont beaucoup d'éléphants, c'est pourquoi l'ivoire est exporté en grande quantité dans cette île. Il y aussi un grand nombre de chameaux qui ont dans ce pays-ci une excellente viande que les insulaires consomment volontiers.(...)"
Plus loin l'auteur évoque aussi sérieusement la présence de girafes... Ce texte était-il prémonitoire ? Le récent film d'animation "Madagascar" est en effet plein d'animaux qu'on n'a jamais vus ici... Plus sérieusement il convient de savoir que Hieronymus Megiser n'a jamais approché la côte malgache et que son texte, au demeurant très érudit, a été rédigé à partir des récits de voyages qu'il a lus.
Le livre peut être consulté à la Bibliothèque du CGM et à celle du CCAC. En Europe, je ne sais pas où...



dimanche 9 mai 2010

Athènes-Tana

La présence grecque à Madagascar est déjà attestée dès les premières années de la colonisation française, selon l'édition 1902 du Guide-annuaire de Madagascar et dépendances, imposant ouvrage dans les 759 pages duquel on s'enfouit avec délice.

On compte à cette date 174 Grecs dans l'ensemble du pays, ce chiffre ne comprenant cependant pas les femmes ni les enfants. Le chiffre total est probablement de 30 % supérieur, si on le calcule à partir des seules données complètes disponibles, celles concernant la Province de Tamatave.
Que font ces Grecs ? Une bonne moitié pratique le commerce, de gros ou de détail, 17 % sont employés, en général dans le commerce, 7 % exercent le métier de maçon et la même proportion celui de débitant ou de cafetier, 5 % celui de boulanger et pour le reste on dénombre : 3 mécaniciens, 2 charpentiers, 1 distillateur, 1 pâtissier, 1 forgeron, 1 cuisinier, 1 cordonnier, 1 fondeur-ajusteur, 2 menuisiers, 1 restaurateur, 1 tailleur, etc...
Les données ne sont pas complètes mais donnent une rapide image de la communauté grecque de cette époque. On note qu'aucun métier n'a de rapport avec la mer et que les immigrés se sont massivement tournés vers le commerce soit comme patrons soit comme employés.
Aujourd'hui il ne reste presque plus rien de cette présence à part quelques familles toujours dans les affaires et le commerce.
L'Hôtel Mellis ci-dessous n'appartient plus depuis longtemps à la famille dont il porte le nom.


On peut toutefois visiter la cathédrale orthodoxe grecque, un vieux moine (malgache) très accueillant se fait un plaisir de recevoir les visiteurs.




dimanche 25 avril 2010

Fruits d'avril

Contrairement à ce que ce blog pourrait laisser penser, on ne mange pas que du riz à Madagascar. Sur les hauts plateaux la terre est généreuse, comme le prouvent ces quelques images de fruits prises au cours de notre balade dominicale.

La grenade, un fruit dont la forme est si belle, mais que je ne mange pas si volontiers à cause des multiples pépins. En Grèce la grenade symbolise la profusion et la richesse, et c'est pourquoi on la rompt sur le seuil de la maison pour le Nouvel An. Jolie tradition qui n'a rien à voir avec Madagascar, mais qui me rappelle Athènes !

Les goyaviers nous ont paru bien chargés, et la récolte qui commence sera fructueuse. J'aime le parfum de la goyave, j'adorais les gros gâteaux fourrés à la confiture de goyave que j'achetais dans une pâtisserie de la rue Victor Hugo à Fort-de-France. Joli souvenir qui n'a rien à voir avec Madagascar !

Peut-être difficiles à identifier sur la photo ci-dessus, les kakis en train de mûrir. Un pur délice qu'on déguste à la cuiller. J'ai aussi en mémoire un souvenir de kaki qui n'a rien à voir avec Madagascar, mais je le garde pour moi !

Cette énorme chose n'est pas le fruit de l'arbre à a pain, avec lequel il a un air de famille, mais le fruit du jacquier. Je suis bien incapable d'en dire plus sur ce sujet...

L'ananas, tout le monde connaît, mais sa saveur sur place est incomparable...

Dernière image, celle d'un pamplemoussier, dont les fruits ne sont pas encore mûrs.

Et puis, un tour dans notre cuisine pour compléter ce panorama des fruits de fin d'été. On y trouve aussi des bananes (il y en a toute l'année), des pommes, des ramboutans (un genre de litchee qu'on mange aussi en Guyane), une papaye...

Voilà de quoi faire rêver ceux qui sortent de l'hiver alors que nous allons y entrer...

lundi 22 mars 2010

Travaux dominicaux

Le long de notre chemin (une randonnée de 16 kms à partir de Ambohidrabibi) quelques rencontres de personnes bien laborieuses pour un dimanche, un jour normalement plutôt consacré à l'église (aux églises) qu'au travail. Mais nécessité fait loi...

Le travail de préparation du sisal qui servira à fabriquer des cordes
:


Le lavage et le battage des broderies sur les bords de la rivière:



Et lui, je sais pas ce qu'il va chercher avec sa brouette, mais il y va avec le sourire... du dimanche

dimanche 14 mars 2010

Le Madagascar du Cameroun

C'est l'adorable et talentueuse chanteuse camerounaise Kareyce Fotso qui nous l'a appris lors de son concert vendredi soir à Tana : il existe un quartier de Yaoundé qui porte le nom de Madagacar.

Effectivement le site bonaberi.com nous indique que "ce nom est d’origine coloniale en ce sens que ses promoteurs sont des tirailleurs provenant de l’île de Madagascar qui accompagnaient les colons dans leur exploration. Les colonisateurs auraient exproprié le terrain aux autochtones au lieu dit Azegue pour la construction d’un camp de fonctionnaires qui a d’abord abrité les travailleurs malgaches. Ce camp par rapport aux cases traditionnelles situées à son voisinage était « très bien construit et modernisé. C’était un îlot de bonheur dans un monde de misère » d’où le nom de l’île de Madagascar donné à cette construction « moderne »."

Qui nous enverra une photo du Madagascar camerounais ?

samedi 6 mars 2010

Le cabinet singulier du Professeur Rakotolemurherherr

C'est dans la belle gare de Tana dont la rénovation a été récemment achevée que se tient une exposition délirante qu'il ne faut en aucun cas louper - bon, à condition d'être sur place, je vous l'accorde.
On la doit à un groupe d'artistes : Myriam Mersch plasticienne installée à Madagascar et connue sous le pseudo de Sexy Yéyé Expedition, Frédéric Viala et Anne Deguerry qui travaillent le papier.

On y découvre le cabinet de curiosités du Professeur Rakotolemurherherr, savant bien connu, spécialiste attesté de lémurhologie. L'exposition reconstitue l'esprit des lieux de travail et des éléments de la vie du Professeur, à partir de fragments retrouvés et réorganisés.

Ci-dessous une pièce rarissime : un squelette d'hippopotame nain

Un autre spécimen intéressant : le leprodocus indriadé équinoxéphale "Bililoha" :

Et ce charmant lémurien géant : Darafilemurus hybride transcendogénique (Gidrobe safiotra) :

Pour finir cette petite visite le caméléomobile, moyen de transport utilisé par le Professeur pour ses déplacements sur le réseau ferroviaire de Nuova Lemuriatus.

On passe vraiment un bon moment dans cet univers imaginaire plein de détails tous plus amusants les uns que les autres, où tout est reconstitué avec des matériaux locaux. Ne pas manquer enfin de s'intéresser au matériel scientifique du Professeur et à ses archives.