lundi 25 juillet 2011

Giga et Desie, nos chiennes malgaches



A Madagascar, il n’y a pas de chiens endémiques : avant l’arrivée des premiers habitants, il n’y avait aucun canidé sur l’île, les hyènes, renards et autres chacals n’ayant pas franchi le canal du Mozambique qui sépare Madagascar de l’Afrique.

On ne sait pas quand et comment le premier chien est arrivé, on remarque seulement que tous les exemplaires de celui qu’on appelle « alika gasy », le chien malgache, et qui se rencontre dans l’ensemble du pays, souvent comme chien des rues, se ressemblent même s’ils en forment pas une « race » au sens des cynophiles.

L’Alika gasy appartient au groupe du Canis domesticus, c’est une race naturelle qui, sans intervention humaine, est restée assez uniforme, particulièrement dans les régions de l’île où peu d’occasions de croisement avec des chiens européens se sont présentées. Il ressemble beaucoup au Dingo : taille moyenne, poil raide presque lisse, plutôt brun clair. Plutôt placide et rarement agressif, il constitue cependant un danger en tant que propagateur de la rage, d’où à certaines périodes des exterminations massives de chiens errants.

Notre chienne, Desie, est d’une extrême gentillesse avec ses maîtres, très douce dans ses manières, mais d’une intelligence plutôt limitée. D’un caractère jaloux, elle supporte assez mal les autres animaux… dont curieusement les chiens errants du quartier !

Desie doit maintenant cohabiter avec l’autre chienne malgache, la petite Giga, Coton de Tulear, âgée de 3 mois.

Le Coton de Tulear (Tulear est une ville sur la côte sud-est de Madagascar) est d’une provenance incertaine. On dit que ce sont des marins et des voyageurs européens qui ont apporté à Madagascar des Bichons, très à la mode au XVIème siècle, et que ceux-ci se sont mélangés avec des chiens locaux et d’autres chiens importés. La sélection naturelle qui s’est opérée sur 4 siècles, donc 300 à 400 générations, a permis d’arriver à un petit chien extrêmement adapté aux conditions de vie qu’il avait à affronter. Son poil blanc, long et cotonneux lui assure une bonne isolation thermique. Eveillé, vif, rapide à la course, il a ainsi développé ses aptitudes à la survie. Les Français vivant ou séjournant à Madagascar ont apporté des Coton en France, où il est reconnu comme race depuis 1970.

Pour le moment notre Giga, avec sa bouille rigolote, essaie de s’adapter à sa nouvelle vie, son nouvel environnement et sa nouvelle alimentation.

Elle ne nous fera pas oublier Mesta, le chat, né en 2001 sur l’île grecque de Chios, dans le village dont il portait le nom et mort empoisonné à Tananarive en juin dernier.

Compagnon des bons et des mauvais jours, véritable globe-trotter, il nous a donné son affection et son amitié pendant 10 ans. Après avoir vécu à Athènes, en Martinique, à Strasbourg, avoir survécu à 15 jours d’errance dans la zone de frêt d’Orly en 2002, avoir emprunté tous les moyens de transport imaginables ou presque, avoir échappé aux roues des voitures et aux mangeurs de chats martiniquais, il a fini sa vie de manière tragique sur le sol malgache. Nous ne l’oublierons pas.

dimanche 17 juillet 2011

Le studio de photo ambulant

Dans le cadre du Mois de la Photo qui se déroule en ce moment à Tananarive, plusieurs expositions se tiennent à travers la ville.

Mais le plus amusant, le plus étrange et le plus "nostalgie" c'est sans conteste le studio ambulant de Mr Jules Andrianarijaona, qui a élu domicile pour l'occasion sous les arcades de l'Avenue de l'Indépendance.

Mr Jules a longtemps travaillé dans le quartier d'Analakely où il était surnommé "Mr Photo-à-la-minute". Il avait pris la succession de son grand-père et de son père qui l'avait formé à la prise de vue, au développement, au tirage et à la fabrication de la chambre noire. Aujourd'hui il s'est retiré du métier.


Il opère avec un appareil de sa fabrication qui permet non seulement d'effectuer la prise de vue, mais également de développer et de tirer les photos. C'est à la fois son studio et sa chambre noire.
Pour prendre une photo, il règle pendant quelques minutes la visée, tire sur un petite câble, introduit sa main dans un trou juste derrière le boîtier. Ensuite, il sort le négatif, le rince dans l'eau, l'installe au bout d'une longue tige face à l'objectif et au final sort un tirage.


Le résultat ? Des photos d'un autre âge, comme sorties d'un vieil album de famille...


Il y a foule autour du studio ambulant, une foule de jeunes fascinés, plutôt habitués aux photos prises avec des téléphones ou des appareils numériques. Comme si ce retour à des techniques simples - et sans électronique - relevait du miraculeux...




Même la blogueuse sera exposée en négatif et en positif...