samedi 12 décembre 2009

Jean Laborde et Mantasoa

Jean Laborde est indissociable de Mantasoa. Ce Français ingénieux (1805-1878) débarqua par hasard à Madagascar en 1831 et réussit à gagner la confiance de la reine Ranavolana Ière pour qui il créa de nombreuses industries : fusils, canons, etc... Il construisit sur le site de Mantasoa (à une soixantaine de kms de Tananarive) un haut-fourneau, un four à faïence, des ateliers, une magnanerie, un bain pour la Reine (dont il aurait été l'amant...) et sa propre résidence.
Dans la capitale il bâtit le palais royal ainsi que différents bâtiments. Travailleur infatigable, il est à l'origien du premier "transfert de technologie entre la France et Madagascar" (lu au Musée)...

Le haut-fourneau, avec son petit côté indien...

Le four à faïence

Le tombeau que Laborde se fit construire

La maison de Laborde, plutôt de style créole, et qui contient désormais une petite exposition baptisée Musée et une bibliothèque.

Pour la petite histoire, certains voient dans ces constructions (y compris celles de Tana) des symboles phalliques...

Plus sérieusement : la bibliothèque n'est pas consacrée à Laborde, c'est en fait une bibliothèque de lecture publique gérée par une association, dont le fonds a été offert par une collectivité territoriale française. 40 lecteurs inscrits...
Encore un exemple de générosité et de bonne volonté qui ne débouche sur rien : les collections ne correspondent pas aux besoins des habitants, pas assez de documents pour les jeunes, rien en malgache et le personnel n'est pas assez motivé pour aller chercher les lecteurs potentiels là où ils se trouvent, en particulier dans les établissements scolaires. Du coup les livres restent bien rangés à leur place...

Mantasoa, des petits côtés familiers

J'ai immédiatement pensé à un petit coin de Normandie - ou du moins l'image que je me fais de la campagne normande - à la vue de cette petite maison et de cette vache broutant l'herbe bien grasse en cette saison des pluies.


Et cette masure avec son hortensia bleu n'a-t-elle pas un petit côté breton ?

Et on repique... le riz

La culture du riz n'est pas une chose simple, car à la différence du blé, du maïs ou d'autres plantes que l'on cultive en Europe, le riz est cultivé dans l'eau et en plus il faut le repiquer. C'est cette opération qui bat son plein en ce moment.

Sur la première photo, on voit la pépinière avec ses plants vert tendre que la dame au bonnet rouge est en train d'arracher. La rizière au premier plan est déjà prête.

Voici les petites bottes de plants de riz mises à égoutter avant d'être transportées sur leur lieu de repiquage.

La charrette ne pouvant pas aller jusqu'à la rizière, les bottes sont déposées dans la sobika (couffin sans anses) que cette paysanne portera sur sa tête.

Et voilà le travail de repiquage : enfoncer dans la boue et dans l'eau un plant après l'autre en travaillant pliée en deux toute la journée. Ce sont les femmes qui font ce travail éprouvant.

Est-il besoin de rappeler que le riz est l'aliment principal des Malgaches (120 kg en moyenne par an et par personne)...